Né dans une noble famille, Isidore de Montgommery jouit de tout ce qu’il veut. Ou presque. On pourrait croire qu’à cause de toute cela, il est un homme irrespectueux et insoucieux de ce qui l’entoure. Un homme qui n’a de cesse que de faire des manières et un peu capricieux sur les bords. Hé bien pas du tout. Madame de Montgommery a fait tout ce qu’il fallait pour qu’il soit bien éduqué et surtout, pour ne pas qu’il prenne exemple sur son frère aîné et sur sa sœur Constance. Aussi, pensant qu’Isidore n’aurait pas à devenir chevalier, elle a passé énormément de temps avec lui afin de l’instruire du mieux que possible alors qu’à son âge, Geoffroy s’entraînait avec leur père pour devenir chevalier et assurer la fierté de la famille. Isidore est alors un homme cultivé qui s’intéresse à des tas de choses et qui a des idées à faire valoir. Des idées qui sont venues au fil de son instruction mais aussi au fil de la vie, de tout ce qu’il a pu connaître jusque là. C’est aussi un homme passionné qui aime ses chevaux, les femmes et qui apprécie et respecte le métier de la fauconnerie. Au cours de sa formation pour devenir chevalier, il s’est également initier à la chasse. Chose qu’il pratiquera forcément pour bien manger, mais aussi pour s’entraîner à l’art de la guerre. Globalement, Isidore est un homme bon. Tellement, qu’on ne lui verrait presque aucun défaut. Pourtant, c’est un homme timide et parfois même, sensible. Il accepte mal les critiques qui ne vont pas dans son sens, surtout lorsque c’est une dame qui lui porte. Que vous soyez un homme ou une femme, il pourrait vous en vouloir selon le degré de la critique. Il peut aussi vous pardonner et reconnaître que vous avez raison. A la fois courageux et juste, Isidore est l’un des hommes qu’il faut avoir dans son camp mais qu’il faut aussi savoir garder. En tant que chevalier, il a le goût de l’aventure. Il n’est pas immortel et il le sait très bien, ce pourquoi il s’engage dans son métier. S’il devait mourir sur le champ de bataille, ce serait très bien pour lui. Non pas parce qu’il veut lui aussi connaître les honneurs de la famille, mais parce qu’il se dit que de toute manière, l’Homme n’est pas immortel. En tant que catholique, mourir pour Dieu est également une bonne source de motivation. Il s’agit sûrement là d’un de ses plus gros secret. Oui car il ne veut pas inquiéter la famille. Seule Ophélie, sa cadette, est au courant de cela. Timide, Isidore se sent bien derrière son Heaume. Sans doute parce que là lui permet d’accomplir des prouesses tout en étant caché. Il sait aussi que les chevaliers inspirent la crainte et le respect. L’Heaume renforce selon lui l’idée de crainte. Dans les tournoiements et en temps de guerre, vous risquez donc de voir un tout autre visage d’Isidore de Montgommery.



Mon favori pour accéder au trône n’est autre que Breens Ganmor. Pour moult bonnes gens et pour moi-même, Breens Ganmor est l’héritier légitime. Les deux autres soupirants ont sûrement de bonnes raisons d’accéder au pouvoir, mais selon moi, Breens Ganmor est la personne idéale. Sire Ganmor est un guerrier expérimenté qui défendra sans nul doute notre royaume, comme le feront tous les chevaliers de Bretagne qui ont prêté serment. Tout comme moi-même. Par ailleurs, avoir un chevalier de la trempe de Sire Ganmor contribuerait déjà beaucoup à la défense de notre royaume. Je suis partisan du respect et de la justice, mais à force d’être trop tendre et trop généreux, nous finissons par nous faire eu. Je crains que nous perdions nos territoires un jour, si Breens Ganmor n’accède pas au pouvoir…

Les dragons ne font aucunement parti de mes croyances et sont pour moi de simple créatures imaginaires, servant à nous faire peur lorsque nous sommes encore au berceau. Je crois en ce que je vois. Je n’ai vu aucune de ces créatures et pour ma part, cela reste une simple légende. De toute manière, l’homme qui accédera au trône sera le bon, puisqu’il sera l’élu de Dieu. Rien ne peut contredire sa parole. Pas même les dragons. Je n’ai donc aucune raison de me fier à cette légende pour choisir mon favori.

histoire du personnage ∞

« Mon histoire débute à Saint-Germain-de-Montgommery, endroit où je naquis. Je suis le troisième enfant de Fiacre de Montgommery et d’Annabelle de Brébisson de son nom de jeune fille. Geoffroy était l’aîné de notre fratrie. Il était ambitieux, toujours en quête de gloire et sournois. Pourtant, à l’heure à laquelle j’écris ces premières lignes, Geoffroy fait encore honneur à la famille alors qu’il est mort sur les champs de bataille. Je pense que son hypocrisie et sa fourberie l’ont perdu. Il s’est égaré tout seul. Que dire de sa cadette, Constance. Elle est niaise, hautaine et parfois même détestable. Aussi bien pour les gens extérieurs à notre famille que pour nous. Pour moi. Ma propre cadette de deux ans est sûrement ma sœur préférée, celle à qui je me confierai plus facilement. A vrai dire, je ne la connais pas plus que cela, tout comme Hortense et Nathaniel. J’ose espérer qu’ils soient plus sympathiques que mes deux aînés. »

Il y avait de l’agitation dans la basse-cour du château de Pressagny-l'Orgueilleux, dans la région d'Armorique. Une dizaine de pages combattaient à l’aide d’épée et d’écu en bois. Tous s’entraînaient en un contre un. Leur maître était un Comte d'Armorique, Esther Plantagenêt. Un groupe attirait l’attention pour quiconque pénétrait dans la basse-cour. Un garçon blond maigrichon aux yeux bleus, se faisant écraser par son adversaire, un garçon brun particulièrement costaud et à l’air arrogant. Le maigrichon ne résistait pas à la force de son adversaire. Le maître s’approchait de ce duo, qu’il observait attentivement les mains dans le dos avant d’encourager le blondinet.
- N’abandonne pas et use de ton intelligence ! Tu es beaucoup plus rapide que lui à défaut d’être plus fort !
Isidore écouta les conseils de son maître tandis qu’Ulrich - son adversaire - lui asséna un énième coup d’épée avant de l’envoyer à terre d’un coup de pied. Pendant cette chute, les conseils du Comte Plantagenêt résonnèrent dans la tête du jeune page. Il se releva et au lieu d’attaquer, attendit. Tantôt en esquivant les attaques de son adversaire, tantôt en les déviant. Isidore attendait qu’Ulrich s’épuise avant de riposter à son tour pour enchaîner. Malheureusement, l’exercice s’acheva avant sa première riposte.

Quatorze ans plus tard

Le jeune homme marchait lentement vers Esther Plantagenêt, semblant savourer le moment comme il le devait. Une foule de personnages l’applaudissaient au moment de son passage. La cour du Comte, mais aussi son peuple. La famille d’Isidore avait naturellement fait le déplacement afin d’assister à l’adoubement de leur fils ou de leur frère. Le futur chevalier jeta d’ailleurs un regard à l’endroit où se trouvaient les siens. Il reconnu sans trop de mal Constance et Ophélie et découvrit Hortense. Seul son jeune frère, Nathaniel, manquait à l’appel. Mais comme lui avant, son frère était parti faire sa formation auprès d’un autre maître. Isidore ne put s’empêcher de décrocher un sourire rempli de fierté. S’il était là aujourd’hui, c’était parce que son maître l’estimait. Le présent écuyer portait une tenue blanche et rouge, symbolisant la pureté et le sang qu’il devait être prêt à verser. Il salua son parrain avant de s’agenouiller, genoux droit au sol, devant lui. Il prêta alors serment et comme dans chaque cérémonie, un discours avait lieu. Isidore deviendra chevalier dans quelques minutes et à partir de cela, sera au service d’Esther Plantagenêt, mais aussi du roi. Puis, sur la nuque, le jeune homme reçut un coup du plat de la main appartenant à Plantagenêt. C’était ce qu’on appelait la colée. Quelques instants plus tard, il reçut un coup de plat d’épée sur chaque épaule. Le maître lui recommandait d’être « preux toujours », de faire preuve de « courage » et de le représenter « au mieux ». Un valet de l’homme, se trouvant à côté de ce-dernier, s’avança d’un pas avec un coussin entre ses bras tendus entre lesquels était posé une fine couronne. Celle du chevalier. Le parrain la prit entre ses doigts avant de la déposer délicatement sur la tête du jeune chevalier. A la fin de cet adoubement, la foule applaudissait de nouveau. Si Isidore représentait désormais Esther Plantagenêt, il représentait également son peuple et se devait de le protéger. Le midi, un banquet aurait lieu suivi d'un tournoi. L'occasion pour Isidore de faire ses preuves.


« Ce jour-là, en plus de mes armes, je reçu un destrier. Père m’avait payé un Frison pour l’occasion, répondant au nom d’Altesse. Une certaine complicité est née entre nous depuis. J’ai le sentiment de la comprendre tout comme elle peut comprendre chacune de mes décisions. »


Le tournoi de l’après-midi se déroulait normalement même si certains chevaliers se sont fait désarçonner suite à l’épreuve de la joute. Isidore de Montgommery se préparait à son prochain combat. Son premier dans cette épreuve. Durant ce tournoiement, il avait eu tout le temps d’apprivoiser Altesse. Signe du destin ou simple hasard, le cavalier au blason de gueule et au lion d’or rampant devait combattre face à Ulrich de Verdelais, chevalier attaquant. Cela signifiait qu’Isidore était le cavalier défendant. Ce-dernier, pas totalement rassuré à l’idée de combattre contre un personnage qu’il connaissait bien et qui l’avait vaincu lors des entraînements, caressa son cheval pour se rassurer et pour l’encourager. Altesse ne devait pas lui faire faux bond. Pas maintenant. Jusqu’à présent, la jument ne l’avait pas déçu, mais il arrivait que les chevaux prennent peur dans ce genre d’épreuve et dans les batailles. Un écuyer venait de lui donner la lance qu’il utiliserait lors de cette première joute. Le jeune homme la prenait en main et la soupesa pendant que l’héraut expliquait les règles. Des points seront accordés à celui qui touchera son adversaire. Si la lance se brise, des points supplémentaires seront octroyés. Isidore donna un léger coup de rêne en arrière pour faire comprendre à Altesse qu’elle devait se reculer. Alors qu’il se mettait en position pour le combat qui arrivait, le jeune homme prenait la température dans la foule. Avec un léger avantage, Isidore de Montgommery semblait avoir les faveurs du public. D’autant plus que son adversaire avait usé de ruse pour récolter quelques points de plus… Le héraut reprit la parole pour signaler aux deux combattants qu’ils pourraient y aller quand bon leur semblera. Ulrich semblait être prêt. Il s’élança, faisant tournoyer sa lance avec son poignet comme s’il tentait d’impressionner Isidore qui s’élança à son tour en choisissant toutefois de ne pas faire de fantaisies. Il préférait tendre son bras et ainsi gêner son adversaire. Altesse n’était pas n’importe quel cheval. Elle était dotée d’un courage et d’une force qu’aucun autre cheval ne bénéficiait. Du moins lorsque ceux-là n’étaient pas des Frisons. Au moment de croiser le fer, Isidore ajouta à l’impact un léger coup d’épaule, ce qui lui permit de mettre de la force supplémentaire. A sa grande surprise, sa lance s’était brisée.
- Woho, fit-il à l’adresse d’Altesse pour lui signaler de ralentir alors qu’ils arrivaient au bout de l’enclos qui était réservé au tournoi. Des applaudissements résonnèrent dans la cour et rapidement, alors qu’on venait de lui fournir une nouvelle lance, il remercia ses partisans.
Armé d’une grande confiance en lui après ce premier passage, il choisi de s’élancer en premier, toujours le bras tendu. Altesse, qui semblait être dans le même cas que son maître, mettait beaucoup plus d’envie qu’auparavant dans sa course. Dans cette deuxième bataille, Isidore désarçonna Ulrich qui était tombé de son cheval. Écoutant l’héraut, le jeune homme comprit que son adversaire avait refusé le combat. Isidore de Montgommery venait donc d’empocher dix points supplémentaires au terme de sa première participation. Le peuple l’acclama de nouveau et cette fois, il ne se priva pas pour faire deux tours d’honneur. Le jeune homme remarqua une gente dame qu’il salua en levant sa lance. Mais un peu plus haut, cette fois.