Alphédor Percereth & Adelosa M. Percereth

Mon sommeil était fort mouvementé depuis un moment. Certains auraient pu croire que c'était cette guerre entre les différences croyances à propos des souverains qui me mettait dans cet état, mais je savais tout au fond de moi qu'il n'en était nullement le cas. C'était plutôt ce mariage prochain qui m'ennuyait un peu plus. J'avais eu l'occasion de rencontrer mon futur époux quelques temps auparavant, et je devais bien admettre qu'il n'était en aucun cas l'image que je me faisais de l'amour. J'aurais davantage dis qu'il était la représentation de la vieillesse et du malheur. D'ailleurs, ses deux précédentes épouses étaient mortes dans des circonstances bien mystérieuses. Il y avait de quoi me donner froid dans le dos. Je n'avais nulle désir d'épouser cet homme, mais je savais qu'il était de mon devoir de le faire. S'il était réellement l'homme qu'Aidan m'avait choisis, soit, je lui obéirais autant que je le pourrais et j'épouserais cet homme malgré mon dégoût à son égard. Néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de reculer le jour fatidique dans mon esprit, espérant de tout coeur qu'il finisse de cette manière par ne plus exister. Voilà la raison pour laquelle je restait éveillée chaque nuit dans le noir, à fixer mon plafond et en craignant le pire. Mais curieusement, cette nuit-là, j'avais assez bien dormit. Paisiblement endormie dans mon grand lit de soie, je rêvais à des moments tellement agréables que j'avais vécue au cours de mon enfance. Toutes ces prières que nous avions fait en famille, les piques-niques sur l'île Lyness. Et bien sûr, Alphedor. Je rêvais à tout ces moments que nous avions passés tout les deux, que ce soit ces simples moments de tendresse au cours de notre toute jeune enfance, ou encore aujourd'hui avec cette affection que certains jugeraient malsaine mais que nous ne pouvions nous empêcher d'éprouver l'un pour l'autre. J'avais beau être fiancé, il semblait tout de même déterminé à occuper chacun de mes pensées. Puis soudainement, je fus tirée de mon rêve en sentant quelque chose de chaud et de doux effleurer mon front. Je sursautai un peu sur le coup, ouvrant délicatement les yeux. C'est à ce moment que je le vis. Mon Alphedor. Mon ami, mon confident, mon amour. Le seul et le vrai. J'ai d'abord crue que je rêvais toujours, mais lorsque je vins pour prendre la parole et qu'il m'intima de le faire, je me rendis bien compte que j'étais éveillée, ou que du moins, je ne dormais plus complètement. Attrapant mon poignet, il me fis me relever. Je lui esquissai un sourire tout en obéissant à ses ordres. D'après son expressions, il ne devait pas se passer quelque chose d grave malgré l'heure matinale. Je n'avais donc aucun lieu de m'inquiéter. Le laissant me mettre mon manteau, je lui tins la main en le suivant jusqu'aux écuries, montant sur mon cheval. J'étais vêtue d'une simple robe blanche en dentelle que j'avais enfilée la veille avant de tomber endormie avec elle. Je n'aurais donc aucun problème à chevaucher jusqu'à ce lieu inconnu. D'ailleurs, je ne pue m'empêcher d'interroger mon très cher frère sur notre destination, destination qu'il refusa de me dévoiler. De toute évidence, il préparait quelque chose, et j'étais bien curieuse de savoir quoi. Esquissant un légère moue boudeuse, je le suivit jusqu'à destination.

Nous finîmes par arriver à la cascade où le soleil commençait à pointer le bout du nez. Il ne faisait pas très froid malgré l'heure matinale, mais j'étais tout de même heureuse d'être couverte d'un manteau. Alphedor fit signe au garde de nous laisser seul avant de venir m'aider à descendre de cheval. Ses mains autour de ma taille me firent gentiment frémir. Je savais que de telles pensées à l'égard de mon frère était quelque chose de complètement irraisonable, mais je ne pouvais tout simplement pas m'en empêcher. Il était ma partie complémentaire et il en demeurerait toujours ainsi. Il me guida par la suite jusqu'au bord de l'eau où nous attendait un délicieux pique-nique. Cette simple vision suffis à me faire sourire davantage. Je laissai mon tendre amour poser son menton contre mon épaule, laissant mes longs cheveux blonds chatouiller délicatement sa joue. Sa question me fit sourire un peu plus alors que je tournais doucement la tête pour croiser son regard du mien.

« Ohh oui cher ami !! C'est réellement magnifique. »

Esquissant un nouveau léger sourire, je vins effleurer délicatement sa joue d'un baiser avant de me libérer de son étreinte pour aller m'asseoir là où se trouvait notre repas. L'heure avait beau être matinale, je mourrais carrément de faim. En même temps, je ne pouvais détourner les yeux de ce ciel magnifique qui s'offrait à nous. Je reportai mon regard sur Alphedor pendant un bref instant, lui lançant un léger sourire d'enfant.

« Venez prêt de moi cher Alphedor. Il y a si longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de passer un moment seuls tout les deux. »

Alphédor Percereth & Adelosa M. Percereth

Cette journée promettait d'être réellement magnifique. Après avoir dormi du sommeil du juste, j'avais été doucement éveillée par mon très cher frère qui semblait m'avoir préparée une surprise. Rapidement, nous nous étions rendus aux écuries où on nous avait sellés deux chevaux sur lesquels nous ne tardions pas à monter. Nous finîmes finalement par arriver à la cascade où Alphedor nous avait fait préparer un magnifique pique-nique pour le petit-déjeuner. J'avais toujours adorée ce genre d'attention de sa part. Mon tendre ami avait toujours été une personne extrêmement étonnante de laquelle on pouvait s'attendre absolument à tout. Lorsqu'il me demanda mon opinion sûr cet endroit, je ne pue m'empêcher de dire que tout ceci était absolument magnifique. Et je le pensait. Il m'étais trop rare de passer de tels moments aussi agréables, et surtout en aussi bonne compagnie. J'allais en profiter au maximum. Effleurant sa joue d'un baiser, je m'étais échappée de son étreinte pour aller prendre place près du repas. Un tas de bonnes choses nous entouraient. C'était tant mieux, je mourrais de faim. Mais je ne pouvais me résoudre à manger si mon tendre amour n'était pas auprès de moi. Je l'intimai de venir me rejoindre, ce qu'il fit. Sa présence ne cessait de manquer à ma vie. Je m'ennuyais de tout ces moments lorsque nous étions enfants, ces moments où nous pouvions passer des heures l'un avec l'autre, à parler de tout et n'importe quoi. Alphedor avait toujours été mon plus fidèle confident, et il le resterait toujours. Il ne faisait nulle doute que jamais aucun autre homme ne pourrait venir prendre une telle place dans mon coeur. Cette simple pensée me fit souffrir légèrement. Malgré le bonheur que je ressentais à cet instant, je ne pouvais m'empêcher de songer à mon prochain mariage avec cet homme aux allures si inquiétante. Je ne comprenais pas pourquoi Aidan tenait tant à m'offrir de la sorte tel une belle pièce d'or dont il pouvait disposer à sa guise. Je savais qu'il avait tout les pouvoirs sur moi, mais ce n'était pas pour cette raison que j'étais davantage heureuse de sa décision.

Je fus brusquement tirée de mes pensées tristes et profondes par la voix douce et tendre de mon cher Alphedor. Lui aussi semblait nostalgique du passé, me rappelant tous ces moments que nous avions passés seuls tout les deux sur l'île Lyness. Nous nous réfugions des autres en nous cachant à travers la clairière derrière notre maison. Pour rien au monde je n'aurais voulue oublier de tels souvenirs. Ils m'étaient si précieux. Mon sourire s'agrandit davantage suite à cette pensée. Doucement, je reportai mon attention sur mon frère, venant croquer dans la cerise qu'il tendait à mes lèvres. Je sentais que le doux nectar de ce fruit était comme une promesse. Une promesse que cette journée serait la plus belle que nous aurions passée et qui ne se répétera jamais plus. J'étais parfaitement consciente qu'après mon mariage, les choses ne seraient plus jamais comme avant. Mon enfance serait à tout jamais terminée, je serais une femme désormais. Une femme qui se devrait d'obéir à son mari, comme toutes les autres femmes de ce monde. Et plus jamais je n'aurais la chance de vivre de tel instant auprès de la personne qui comptait le plus à mes yeux. J'avalai doucement le petit fruit que j'avais glissée entre mes lèvres.

« Oui, c'était le beau temps. Je donnerais tout pour revenir à cette époque. »

Je pris doucement un raisin entre mes doigts que je tendis aux lèvres d'Alphedor. Mieux valait chasser toutes pensées négatives de mon esprit aujourd'hui et me concentrer sur ce bonheur dont je pouvais profiter pendant toute la journée. Ce n'était que le matin, et il ne faisait nulle doute que je souhaitais profiter de cette journée entière comme si elle était la dernière que je vivrais jamais. Les nouvelles paroles de mon tendre ami me firent sourire davantage. Venant poser ma tête tout contre son épaule, je lui répondit doucement :

« Votre simple présence à mes côtés est bien suffisante à me combler de bonheur, mon tendre ami. Je ne demande rien de plus. »

Alphédor Percereth & Adelosa M. Percereth

La vie était cruelle. Aussi cruelle qu'on me l'avait décrite lorsque j'étais enfant. Maintenant que je devenait petit à petit femme, je m'en rendais compte à présent. Si je n'avais pas été de nature aussi chaste et délicate, j'aurais hurlée au monde entier ma douleur de devoir vivre cette existence dont je ne voulais absolument pas. Si j'avais été un homme, j'aurais pu me moquer de tout ce qu'on me demandait. J'aurais pu tout laisser tomber et me créer l'existence que je voulais. Mais j'avais eu le malheur de naître dans le corps d'une femme, et c'était pour cette raison que je devais me plier aux attentes qu'on avait de moi. Je vins mordre dans la cerise que me tendait mon cher Alphedor avec délicatesse, plongeant mon regard dans le sien. Avait-il seulement idée à quel point je l'aimais ?? À quel point il était important à mes yeux ?? Cet amour malsain, je ne pouvais m'empêcher de l'éprouver. C'était exactement comme si ma vie toute entière en dépendait. En même temps, je savais qu'il était de mon devoir de le combattre. Je me devais d'être loyale et fidèle à l'homme que j'allais épouser. Mais comment apprendre à aimer cet homme si mon coeur était complètement ailleurs ?? Je vins prendre appui contre mon cher et tendre, venant déposer ma tête tout contre son épaule. Cette journée était très probablement la dernière que nous passerions seuls tout les deux, et j'avais envie d'être plus près de lui que jamais. Je savais qu'une telle pensée était un péché en soit. J'avais beau ne pas avoir les mêmes croyances que ma famille, je savais que le fait de désirer un autre homme que notre promis était une faute très grave, encore davantage s'il s'agissait de notre propre frère. Mais je n'y pouvais rien. Son odeur, la chaleur de ses bras, son souffle qui effleurait ma peau, toutes ces petites choses étaient bien suffisantes à faire remonter ces grandes envies en moi. Je vins à mon tour lui tendre un raisin qu'il prit en approchant mes doigts de ses lèvres, me permettant de sentir son souffle léger contre ma peau. Puis, ses doigts se mirent à courir contre les miens, me prodiguant un doux frisson qui me fit doucement sourire au moment où ses lèvres effleurèrent mon poignet. Je me reblôtie contre son corps, profitant de cet instant magique qui s'offrait à nous. Je savais que de tels instants ne se reproduiraient probablement plus. Autant en profiter au maximum. Je savais que j'aurais bien du mal à me faire séparer de mon ami de toujours, de celui qui avait toujours été le seul dans mon coeur. Mais comme toutes les femmes avant moi, je me devais de me résigner. Sa voix douce vint une nouvelle fois me tirer de mes pensées. Non loin de mon oreille, il me murmura soudainement que nous pourrions partir tout les deux, loin de tout, loin de nos devoirs et de nos responsabilités, dans un modeste village où nous pourrions finir nos vies ensemble, pour toujours. Son souffle contre ma nuque et mon oreille me fit frissonner de nouveau, me faisant esquisser un mince sourire. Je vins reporter mon regard dans le sien, le sentant s'approcher également davantage, venant frôler son nez du mien comme nous l'avions toujours fait au cours de nos vies. Cette simple pensée me fit sourire davantage. Néanmoins, j'avais peine à prononcer ces paroles que je devais tout de même dire.

« Ça serait réellement merveilleux, mon cher amour. Mais hélas, nous ne pouvons. Aidan nous en voudrait à mort de l'abandonner de la sorte. Nous serions constamment traqués de part et d'autre, effrayés à l'idée qu'ils puissent nous retrouver. »

J'arrêtai de parler là-dessus, sentant lentement l'émotion me gagner. La vie était vraiment injuste, et peu importe ma situation de noblesse dans la société, je savais qu'elle ne m'avait pas été clémente. Je me devais d'obéir et il en serait toujours ainsi. Mais pas aujourd'hui. Pas pendant ma toute dernière journée de bonheur. Afin de ne pas l'effrayer, je rendie son sourire à mon tendre Alphedor, venant caresser ses doigts des miens dans un geste de tendresse. Puis, je vint lentement mettre fin à cette séparation entre nos lèvres, venant poser les miennes contre les siennes. Je l'embrassai plus tendrement que je ne l'avais jamais fait. Je voulais pouvoir encrer cette journée dans ma mémoire pour l'éternité, et je ne voyais aucune autre façon de le faire. Ma main libre se posa contre sa nuque et ses cheveux, me permettant d'approfondir un peu plus notre baiser.

Alphédor Percereth & Adelosa M. Percereth

J'avais jouée les petites filles modèles durent toute la vie. Mon monde, mon existence tournait autour des bonnes manières que je devrais avoir et sur la manière dont je devais agir, soit en jeune femme docile et de toute évidence faite pour le mariage. Mais aujourd'hui, j'en avais plus que marre. Je me devais de laisser libre cours à mes envies, sans quoi je risquais de perdre la raison. J'en avais assez d'être raisonnable. Soudainement, je vins poser mes lèvres contre celles qu'Alphedor, l'embrassant d'abord avec un infinie tendresse. Mais rapidement, ma manière d'agir changea du tout au tout. Je me sentais beaucoup trop envahi par ce désir qui montait graduellement en moi, par cette chaleur qui se dégageait du corps de mon très cher frère et qui ne pouvait que m'attirer irrémédiablement. Lorsqu'il m'avait proposé de fuît avec lui, quittant par la même occasion tout devoir et obligation, afin qu'on puisse faire notre vie tout les deux, à l'abri des regards indiscrets et des personnes qui pourraient nous juger, j'avais été réellement tentée. Cette vie était exactement celle dont j'avais envie. Passer toute ma vie dans les bras de mon tendre amant et ne jamais les quitter. Hélas, j'étais parfaitement consciente qu'une telle chose n'était que pure folie, un rêve pratiquement irréalisable. Mais je ne pouvais tout simplement pas m'empêcher d'aller jusqu'au bout de cette folie et de lui prouver toute l'affection que j'avais à son égard. M'appuyant légèrement contre son torse, je le fis délicatement s'allonger sur le sol, continuant de prolonger ce baiser qui devenait de plus en plus passionné. Je le sentais répondre à chacune de mes étreintes, à chacune de mes caresses, et le fait de voir qu'il avait tout autant envie de ce moment que moi ne pouvait que me donner envie de plonger encore davantage dans cette folie. Mes doigts glissaient suavement dans ses doux chevaux bruns, parcourant sa nuque et son cou pour finir sur son pourpoint que je me mis doucement à défaire. C'est à ce moment que je le sentie se redresser, revenant capturer mes lèvres dans un tendre baiser qui me fis rire légèrement. J'aimais sentir qu'il ressentait exactement le même désir à mon égard, et que ce moment que je lui offrait devrait lui faire plaisir. Je le sentie me basculer sur le sol à son tour, lui au-dessus de moi. Mes yeux se posèrent dans les sien. Il était beau à en couper le souffle, mais plus encore, il avait la tendresse que j'étais certaine qu'aucun autre homme ne pourrait avoir à mon égard. C'était pour cette raison que j'avais envie qu'il soit le premier, même si je savais parfaitement que de telle pensée n'était que pure folie. Si on avait su ce à quoi je pouvais songée, on m'aurait bien rapidement traitée de pécheresse. Quelle genre de femme avait le désir de s'offrir à son propre frère ?? Mais je n'y pouvais rien. Nous le savions tout les deux. Je lui appartenais, autant que lui était mien. Il était mon seul ami, mon seul amour, le seul homme à prendre une aussi grande place dans ma vie. Il déposa un baiser délicat contre les miennes, son visage semblant prendre un air plus sombre. Puis soudainement, il se libéra de mon étreinte, venant se redresser. Je m'appuyai contre mes coudes, portant attention à ce qu'il allait me dire.

Dès ses premiers mots, je comprit ce qu'il allait me dire. Je savais parfaitement qu'il avait raison. Une telle manière d'agir était loin d'être correcte, particulièrement envers mon futur époux à qui je devais fidélité et allégeance. J'étais d'ailleurs habituellement la première à stopper les choses lorsque nous devenions trop intimes l'un envers l'autre. Cependant, je ne pouvais tout simplement plus repousser toutes mes envies au fin fond de mon esprit. Un tel désir était beaucoup trop difficile à camoufler pour moi, je n'en pouvais plus. Poussant un léger soupir, je posai mon regard sur le sol pendant quelques secondes, me sentant un peu trop dépassée par les événements.

« Oui, vous avez sans doute raison. Je vous prie de me pardonner. »

Avec tendresse, je vins poser mes mains contre ses épaules, me penchant légèrement afin de déposer quelques baisers contre sa nuque. Puis, je relâchai mon étreinte, me laissant tomber dos au sol afin de fixer le ciel, sentant l'émotion me gagner de plus en plus.

« Mais je ne peux m'empêcher de croire que la vie est injuste. »

Alphédor Percereth & Adelosa M. Percereth

Au fond de mon être, je savais qu'il avait raison. Un amour tel que le autre, aussi pure soit-il, n'en demeurait pas moins complètement interdit. Il était aussi profond qu'il était incestueux, et malgré toutes les interdictions qui nous était démontrée, je ne savais pas si j'arriverais à me passer un jour de cette tendresse que me prodiguait mon cher frère. Je savais pourtant que mon devoir était tout autre. Je me devais de rester pure pour l'homme que j'allais épouser. À cette pensée, un profond frisson me parcourue entièrement. J'avais déjà aperçue mon fiancé, et à dire vrai, malgré toute la bonté qu'on lui disait avoir, je ne me voyais en aucun cas partager la couche d'un homme de cet âge. Cela m'était inconcevable. Je ne pouvais accepter de ne jamais réaliser mon rêve de petite fille, étant de trouver un homme à la fois aussi beau qu'il était bon et duquel je tomberais profondément amoureuse. Je savais que tout ceci n'était que pure chimère, mais je ne pouvais m'empêcher d'en rêver. Je m'étais laissée tomber sur le sol, m'allongeant en regardant le ciel où brillait encore ce merveilleux soleil qui m'aveuglait par tant de beauté et de puissance. J'aurais tellement aimée être ce soleil. Il avait la chance et le mérite de briller davantage que tout autre être, et de pouvoir prendre ses propres décisions. Comme l'aurait fait un homme. Alphedor me rejoignit sur le sole, mêlant ses doigts aux miennes que je caressai tendrement du bout des doigts. J'avais besoin de le sentir près de moi, au moins pour la dernière fois qu'était aujourd'hui. Je lui avais dit que la vie était injuste, ce qui avait semblé l'amuser. Je n'avais pas l'habitude de telles paroles blasphématoires, mais au point où j'en étais, j'avais peine à contrôler mes propres pensées.

« Ce n'en ai pas moins la pure vérité. » dis-je en conservant mon sérieux néanmoins.

Cette journée était prévue pour que nous passions un agréable moment ensemble sans se soucier de l'avenir, j'en étais certaine. Mais hélas, les souhaits de mon très cher ami ne semblaient pas prêts de d'exaucer. Nous en étions tout de même venu à ce sujet triste et ennuyeux qu'était l'avenir, mon avenir, sans néanmoins prononcer me mot fatidique et maudit, ''mariage''. Je regardai Alphedor se redresser légèrement, plongeant mon regard azurs dans le sien. Je ne me rappelais pas exactement le moment où mes sentiments à sont égard étaient passés de pureté à amour déchirant, mais je savais que je n'étais pas prête à abandonner ce bonheur que je ressentais lorsqu'il était près de moi. Tout en parlant, il laissa ses doigts courir contre mes joues et mes lèvres, me prodiguant un doux frisson comme il m'était assez rare de ressentir. Je fermai délicatement mes yeux, profitant de cet instant et de ses paroles qui me semblaient que pure vérité. J'aurais due me rendre compte avant que ce monde n'était que pure folie. Dans mon fond intérieure, je suppliais la Déesse de m'aider à me sortir de ce problème qui ne me semblait que s'aggraver au fil des jours. Alphedor me demanda de lui faire une promesse, ce qui me poussa à rouvrir les yeux, le regardant avec une infinie tendresse en attendant sa demande. Ne jamais perdre mon sourire ?? J'aurais bien aimée pouvoir tenir cette promesse, mais comment le pourrais-je ?? Comment pourrais-je conserver ce bonheur malgré toutes les obligations qui se donnaient à moi sans autre forme de procès ?? À mon tour, je me redressai, continuant de le fixer avec toute la tendresse du monde.

« Comment pourrais-je continuer d'être heureuse si vous êtes loin de moi ?? »

J'effleurai doucement son visage de mes doigts délicats, souhaitant encrer cette journée pour toujours au fond de mon coeur. Je savais qu'il valait mieux chasser toutes pensées négatives de mon esprit pour aujourd'hui, mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir peine à le faire.